1. Introduction

La 55ème Rapport Mensuel de l’Observatoire du football CIES analyse la contribution des associations nationales partout dans le monde du point de vue de la production de joueurs professionnels. Pour ce faire, nous avons identifié l’association d’origine de 55’856 footballeurs ayant évolué lors de l’année civile 2019 dans 132 ligues de première ou deuxième division de 93 pays répartis sur l’ensemble des continents.

L’échantillon pris en compte inclut toutes les principales ligues du monde. La difficulté à accéder aux compositions alignées par les équipes explique l’absence de la plupart des championnats d’Afrique sub-saharienne dont le niveau de professionnalisme demeure limité.

Figure 1 : échantillon de l’étude

Footballeurs alignés en championnat lors de l'année 2019

Figure 1 : échantillon de l’étude

L’origine des joueurs est définie comme l’association dans laquelle les footballeurs ont grandi et d’où ils sont éventuellement partis dans le cadre d’un recrutement effectué par un club étranger. À titre d’exemple, un joueur comme Riyad Mahrez, bien qu’international algérien, est considéré comme Français dans la mesure où il a grandi dans l’Hexagone avant de partir en Angleterre suite à son recrutement par Leicester City.

2. Contribution quantitative

Le Brésil est le pays le plus représenté parmi les joueurs des 132 ligues étudiées. Les 2’742 Brésiliens recensés ont disputé plus de trois millions de minutes en 2019 (en moyenne 1’204 par joueur). Une seule autre nation compte plus de 2’000 footballeurs dans les championnats analysés : l’Argentine. Aux dix premiers rangs on trouve un troisième pays sud-américain, la Colombie (4ème), six nations européennes, dont la mieux classée est la France (3ème), ainsi que le Japon (9ème).

Figure 2 : origines les plus présentes parmi les joueurs alignés

Année 2019, joueurs de 132 ligues à travers le monde

Figure 2 : origines les plus présentes parmi les joueurs alignés

Si on restreint l’analyse aux joueurs actifs dans des championnats extérieurs aux pays dans lesquels ils ont grandi, le Brésil reste à la première place (1’535 expatriés). Les Français (948) sont plus nombreux à l’étranger que les Argentins (913), mais ces derniers ont disputé un plus grand nombre de minutes. Bien présents dans les autres associations du Royaume-Uni, les Anglais figurent à la quatrième place. Quatre pays africains font partie du top 20 (Nigeria, Ghana, Sénégal et Côte d’Ivoire).

Figure 3 : origines les plus présentes parmi les expatriés alignés

Année 2019, expatriés de 132 ligues à travers le monde

Figure 3 : origines les plus présentes parmi les expatriés alignés

3. Contribution qualitative

Pour approfondir l’analyse, nous avons pondéré les minutes de championnat des joueurs en fonction du niveau des clubs où elles ont été disputées. Pour ce faire, nous avons développé un coefficient de force sportive pour toutes les équipes du monde. Ce dernier prend en compte le niveau de compétition et les performances des clubs à l’échelle nationale, ainsi que les résultats des représentants de l’association d’appartenance dans les coupes internationales.

Si l’on prend en compte le niveau des équipes où les footballeurs ont évolué, le Brésil est toujours premier avec un indice de production footballistique de 1,6 millions (6,8% du total). L’Argentine (4,6%) est dépassée par la France (5,1%) et l’Espagne (4,8%) et se situe à la quatrième place, juste devant deux autres pays européens : l’Angleterre (3,5%) et l’Allemagne (3,1%).

Figure 4 : indice de production de footballeurs, par association

Année 2019, joueurs de 132 ligues à travers le monde

Figure 4 : indice de production de footballeurs, par association

4. Conclusion

Indépendamment du mode de calcul, le Brésil apparaît comme la principale puissance mondiale dans la production de footballeurs de haut niveau. Les joueurs brésiliens sont nombreux (2’742 dans les 132 ligues étudiées, dont 1’535 à l’étranger), disposent d’un bon temps de jeu (1’204 minutes de championnat par an contre une moyenne générale de 1’133 minutes) et évoluent dans des clubs de bon niveau (coefficient sportif de 0,49 comparé à une moyenne de 0,37).

Les cinq pays européens qui accueillent les championnats les plus compétitifs au monde figurent tous parmi les dix premières positions. Deuxième plus grand exportateur, la France est aussi deuxième de ce classement, juste devant l’Espagne. Les Français sont plus nombreux que les Espagnols au sein des ligues étudiées (1’740 contre 1’349), mais disputent en moyenne moins de minutes (1’260 contre 1’360 en 2019) et évoluent dans des clubs de niveau inférieur (coefficient sportif de 0,63 contre 0,55).

Sept pays non-européens figurent aux vingt première places : quatre font partie de la CONMEBOL (Brésil, Argentine, Colombie et Uruguay), deux de la CONCACAF (États-Unis et Mexique) et un de l’AFC (Japon). L’absence de pays africains s’explique en partie par l’impossibilité d’accéder aux compositions alignées par les équipes des championnats locaux. Ainsi, si on restreint l’analyse aux joueurs expatriés, quatre pays africains font leur entrée dans le top 20 (Nigeria, Ghana, Sénégal et Côte d’Ivoire).