1. Introduction

Ce Rapport Mensuel analyse la présence de footballeurs expatriés dans 145 ligues de 96 associations nationales à travers le monde. L’échantillon se compose des joueurs ayant été alignés ou présents sur le banc dans des matchs de championnat lors de la saison en cours. Dans les neuf compétitions où il n’a pas été possible de retrouver la liste des joueurs sur le terrain, la présence dans l’effectif a constitué un critère d’inclusion.

La notion d’expatrié définit les joueurs ayant grandi en dehors de l’association nationale du club d’emploi et étant partis à l’étranger pour des raisons sportives. Cette définition permet d’isoler les migrations directement liées à la pratique du football. En effet, les joueurs d’origine étrangère ayant grandi dans l’association de l’équipe d’emploi ne sont pas considérés expatriés.

Par souci de comparabilité, les évolutions depuis 2017 font référence à un échantillon fixe de 138 ligues de 90 associations nationales. Plus de la moitié des ligues étudiées sont situées dans des associations membres de l’UEFA, où le football professionnel est particulièrement bien implanté. Dans certains pays, comme l’Angleterre, ce ne sont pas moins de quatre niveaux de compétition qui ont été analysés : Premier League, Championship, League One et League Two.

Figure 1 : échantillon de l’étude

Détails par Confédération, mai 2021

En ce qui concerne les autres confédérations, l’étude inclut l’ensemble des associations membres de la CONMEBOL, alors que la couverture est moins importante pour l’AFC, la CONCACAF, l’OFC et la CAF. Ceci s’explique par l’absence de ligues professionnelles de football dans bien des associations de ces confédérations, ainsi que, surtout en ce qui concerne l’Afrique, à la difficulté d’accéder à des données sur les joueurs présents dans les effectifs.

Malgré la pandémie, au 1er mai 2021, le nombre d’expatriés a augmenté de 639 unités par rapport à la même date de l’année 2020 : de 13’025 à 13’664. Cet accroissement dans des circonstances difficiles confirme que l’internationalisation du marché du travail des footballeurs est un processus bien établi. Les expatriés représentent 21,3% des joueurs recensés. Ce pourcentage varie entre 26,4% dans les championnats d’associations membres de l’UEFA et 8.9% dans ceux de la CONMEBOL.

Figure 2 : évolution du nombre d’expatriés, 138 ligues (2017-2021)

2. Principales origines

Le Brésil est largement en tête du classement des pays exportateurs de footballeurs. Au total, 1'287 joueurs ayant grandi au Brésil évoluaient au 1er mai 2021 dans les 145 ligues couvertes dans ce rapport. Les Brésiliens sont présents dans 80 associations sur 96, ce qui reflète le rôle unique joué par le Brésil dans l’approvisionnement de footballeurs professionnels à travers le monde.

La France (946 expatriés) et l’Argentine (780) sortent aussi du lot en tant que nations exportatrices. Ainsi, au total, plus d’un cinquième des joueurs expatriés sont originaires du Brésil, de France ou d’Argentine (21.4%). Les principaux exportateurs des autres continents sont le Nigeria pour l’Afrique (8ème rang, 394 expatriés), le Japon pour l’Asie (27ème, 160), les États-Unis pour l’Amérique du Nord (31ème, 142), et l’Australie pour l’Océanie (42ème, 88).

Figure 3 : origines les plus représentées parmi les expatriés de 145 ligues (mai 2021)

Si l’on rapporte le nombre d’expatriés à la population résidante dans le pays d’origine, l’Islande occupe la première place du classement. Il y un footballeur islandais expatrié chaque 5’584 habitants de l’île. Le Monténégro (un expatrié tous les 6’759 habitants) est deuxième devant la Croatie (10’792), l’Uruguay (11’889) et la Serbie (15’742). Seuls les pays avec au moins 50 expatriés ont été inclus dans cette analyse.

Figure 4 : nombre d’habitants par expatrié dans 145 ligues (mai 2021), par association d’origine

Par rapport à 2020, la forte augmentation du nombre de joueurs expatriés a été enregistrée pour la France : +124 expatriés. L’étroitesse des possibilités d’emploi en France relativement au grand nombre de joueurs formés dans les centres de formation hexagonaux, ainsi que la reconnaissance mondiale de la qualité des footballeurs français, encore plus suite à la victoire à la Coupe du Monde 2018, expliquent cette forte hausse qui devrait se poursuivre lors des années à venir. À l’opposé, la cote des latino-américains semble plutôt à la baisse.

Figure 5 : plus fortes évolutions lors de la dernière année, par origine

3. Principales destinations et réseaux

Deux pays européens sont les plus grands importateurs de footballeurs : l’Angleterre (771 joueurs, dont 231 ressortissants des autres nations britanniques) et l’Italie (695). Au cinquième rang se classe une puissance émergente du football mondial : les États-Unis (531 joueurs). Il faut descendre à la 18ème place pour trouver un deuxième pays non-européen : le Mexique avec 211 footballeurs importés. En termes relatifs, la plus forte présence d’expatriés par club et par ligue a été mesurée en première division italienne : en moyenne 18.4 expatriés par équipe.

Figure 6 : principaux pays importateurs (mai 2021), nombre d’expatriés

La route migratoire la plus fréquentée part du Brésil pour aboutir au Portugal (236 joueurs). Le canal migratoire menant d’Angleterre à l’Écosse est aussi bien utilisé (120 joueurs). Le troisième axe principal et le premier ne concernant pas de pays européen se situe en Amérique du Sud : il concerne la migration des Argentins vers le Chili (111 joueurs).

Figure 7a: principaux axes migratoires à l’échelle globale - carte (mai 2021)

Figure 2: global statistics for penalty cards

Figure 7b : principaux axes migratoires à l’échelle globale - table (mai 2021)

4. Conclusion

La mobilité internationale des footballeurs ne cesse d’augmenter au fil des années. Malgré la pandémie, l’effectif total des joueurs expatriés dans les 138 ligues étudiées depuis 2017 s'est accru de 639 unités durant la dernière année: de 13'025 à 13'664. Les expatriés représentent environ un cinquième de l’ensemble des joueurs actifs dans les ligues analysées. Cette proportion dépasse le quart au niveau des pays membres de l’UEFA.

Si 181 associations disposent d’au moins un ressortissant dans une ligue professionnelle étrangère, plus d’un cinquième des expatriés sont originaires de trois pays : le Brésil (1’287), la France (946) et l’Argentine (780). Par rapport à 2020, le nombre de Brésiliens (-14) et d’Argentins (-13) expatriés a légèrement diminué, alors que celui des Français a fortement augmenté (+124). La France se profile donc comme un concurrent de poids du Brésil dans le marché de l’exportation de footballeurs.

L’Angleterre et l’Italie ressortent en tant que principaux pays importateurs de footballeurs. Les clubs professionnels de ces pays emploient 771, respectivement 695 footballeurs expatriés. Sans considérer les 231 ressortissants des autres nations britanniques présents en Angleterre, c’est en Italie que les joueurs importés de l’étranger sont les plus nombreux. La plus forte présence expatriée par équipe a été enregistrée en Serie A italienne : 18,4 expatriés par club. Par contre, l’Islande a la plus forte densité d’exportation : un footballeur expatrié tous les 5’584 habitants.