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Cartographier l’argent des transferts : qui sont les bénéficiaires ?

Les clubs actuellement en lice en Ligue des champions sont sur-représentés aux premiers rangs du classement des équipes ayant généré le plus d’argent en transférant des joueurs. Parmi les 15 clubs les mieux classés, seuls Monaco, Liverpool et Aston Villa ne se sont pas qualifiés pour la phase de groupe. Ce résultat montre l’importance cruciale d’obtenir des bons résultats pour valoriser au mieux les joueurs dans l’effectif.

Cependant, la majorité des clubs ayant encaissé le plus d’argent sur le marché des transferts font aussi partie des équipes ayant le plus investi pour recruter des nouveaux joueurs (voir Lettre du Big-5 numéro 118). Par conséquent, parmi les clubs avec le solde lié aux transferts le plus positif, seuls Wolfsbourg et Séville participent à la phase de groupe de la Ligue des champions.

Parmi les 15 équipes dont le solde entre recettes et dépenses liées aux transferts est le plus négatif, nous trouvons tant des équipes très aisées (Manchester City, PSG, Manchester United, Real Madrid, etc.) que des clubs moins riches ayant investi beaucoup d’argent pour renforcer l’effectif dans l’espoir d’améliorer leurs résultats, comme Milan, Newcastle United, West Bromwich Albion, Bologna, Sunderland et Crystal Palace.

Nouveau record : plus de 3 milliards € investis en transferts

En moyenne, pendant les trois mercatos d’été (2013-2015), les sommes investies en indemnités de transfert par les clubs du big-5 ont augmenté de 68% par rapport aux trois mercatos d’été précédents (2010-2012). La plus forte augmentation a été observée en Angleterre : 98%.

Le club le plus dépensier durant la dernière fenêtre de transferts a été Manchester City (230 millions €), suivi par une autre équipe anglaise, Manchester United (189 millions €) et le dernier finaliste de la Ligue des champions, Juventus (137 millions €).

D’une manière générale, les clubs de Premier League ont été les plus actifs. Ils ont investi un montant record de 1,35 milliards €, ce qui représente 41% des indemnités de transfert payées par l’ensemble des clubs du big-5.

Manchester City est aussi en tête du classement des clubs ayant le plus investi sur le marché des transferts depuis juillet 2010 : 784 millions €. Deux autres équipes anglaises se classent en deuxième et troisième position : Chelsea (711 millions €) et Manchester United (640 millions €). Le premier club non-anglais est Paris St-Germain : 4ème avec 615 millions €.

De Martial à Sterling : joueurs le plus sur- et sous-payés

En moyenne, les joueurs du big-5 transférés contre de l’argent lors du dernier mercato ont été payés 23% de plus que les footballeurs avec des caractéristiques similaires transférés lors des cinq années précédentes. En ajoutant ce pourcentage aux estimations de la valeur de transfert calculées à l’issue de la saison 2014/15 sur la base du modèle économétrique développé par l’Observatoire du football, nous obtenons des valeurs prenant en compte l’inflation en cours sur le marché des transferts.

La comparaison entre ces valeurs et les montants payés par les clubs permet d’évaluer dans quelle mesure les transferts effectués ont été bien négociés sur le plan financier, que ce soit par l’équipe qui a recruté le joueur ou celle qui l’a cédé. Cette analyse ne prend pas en compte les bonus liés aux performances futures des joueurs, ni l‘éventuel pourcentage négocié sur des transferts à venir. Les joueurs en prêt avec des options d’achat n’ont pas été inclus.

Cette étude indique que le joueur le plus sur-payé en valeur absolue par rapport aux montants investis dans le passé pour des joueurs aux caractéristiques similaires a été Anthony Martial par Manchester United (+27,9 millions €, bonus non-inclus), suivi par Kevin de Bruyne par Manchester City (+26,6 millions €) et Christian Benteke par Liverpool (+19,6 millions €).

A l’opposé, les joueurs les plus sous-payés ont été Raheem Sterling par Manchester City (-32,1 millions €), Mapou Yanga-Mbiwa par l’Olympique Lyonnais (-11,9 millions €) et Robin van Persie par Fenerbahçe (-11,4 millions €).

Les données complètes sont disponibles sur le site de l’Observatoire du football du CIES ou sur demande à football.observatory@cies.ch. Pour une présentation détaillée de la méthodologie utilisée pour estimer la valeur de transfert des joueurs, il est possible de se référer au Rapport Mensuel numéro 6.

Qui va gagner les championnats du big-5 ?

Au total, les équipes du big-5 ont payé un montant record d’environ 9,3 milliards d’euros pour recruter les joueurs faisant actuellement partie de leur effectif. Les écarts entre clubs sont énormes : de 587 millions pour Real Madrid à moins d’un million pour Carpi, Frosinone, GFCO Ajaccio, Rayo Vallecano et Sporting Gijón.

Du point de vue des investissements sur le marché des transferts, la logique voudrait que Real Madrid, Manchester City, Paris St-Germain, Bayern Munich et Juventus remportent le titre dans leur championnat respectif. A l’opposé, dans le cas français, la relégation devrait se jouer entre GFCO Ajaccio, Angers, Bastia et Troyes.

Pour une analyse détaillée du lien entre dépenses sur le marché des transferts et résultats, voir le Rapport Mensuel numéro 3.

L’Observatoire lance la nouvelle saison en dévoilant son approche pour le succès

Depuis 2005, le groupe de recherche de l’Observatoire du football au sein du Centre International d’Etude du Sport (CIES) a développé des analyses statistiques pionnières pour comprendre les logiques du succès dans le football professionnel.

Ce Rapport Mensuel illustre au travers d’exemples les bonnes pratiques dans les quatre dimensions-clé de la gestion durable d’un effectif : alchimie du groupe, structure démographique, analyse de la performance et politique de transferts.

Clubs professionnels, centres de formation et ligues font régulièrement appel aux services de l’Observatoire du football pour accroître leur compétitivité. Le travail de recherche innovant mené au sein de l’Observatoire a aussi une vocation éducative dans la mesure où il permet aux différentes parties prenantes du football de développer une réflexion originale sur le jeu.

De plus, l’équipe académique de l’Observatoire du football a le plaisir de dévoiler les premiers classements des joueurs les plus performants dans les cinq grandes ligues européennes. La liste des 15 meilleurs joueurs par ligue et par poste sera actualisée à un rythme hebdomadaire tout au long de la saison.

Pour en savoir plus sur la méthodologie utilisée, voir le Rapport Mensuel numéro 5.

Niveau record d’expatriés dans les meilleurs clubs

Pendant la dernière saison, le pourcentage de minutes disputées par les joueurs formés au club a atteint un nouveau record négatif : 14,3%. La Ligue 1 est le championnat du big-5 où les footballeurs ayant évolué pendant au moins trois saisons entre 15 et 21 ans dans leur club d’emploi ont le plus joué : 19,3%. A l’opposé, en Premier League, le pourcentage de minutes disputées par les joueurs formés localement n’a jamais été aussi faible : 10,2%.

Si le pourcentage de minutes jouées par les expatriés est resté stable autour de 46%, cette catégorie de joueurs monopolise de plus en plus le temps de jeu dans les meilleures équipes. Les joueurs importés de l’étranger ont en effet disputé 59,6% des minutes dans les cinq clubs les mieux classés par ligue. Un pourcentage record d’expatriés parmi les cinq meilleurs clubs a été mesuré en Angleterre (77,1%), en Espagne (57,1%) et en Allemagne (53,1%). Cette valeur n’a été que de 38.5% en France.

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